Mardi 6 juin 2017 – Chichen Itza
Réveil matinal dans notre modeste motel. Nous allons prendre un desayuno dans un bouiboui sur une place du village de Pisté. J’apprécie l’omelette au fromage mais je commence à saturer de la purée brune et peu ragoutante de haricots.
Nous rejoignons le site de Chichen Itza vers 8h30. C’est encore assez calme même si nous ne sommes pas seul. Les guides se bousculent pour nous proposer leurs services. L’un d’eux semblent vraiment très agé je lui donne 80 ans. Un autre moins âgé mais pas si jeune pour autant s’adresse à nous en français. C’était notre projet de suivre une visite guidée, mais 900 pesos ça commence à faire… environ 43€.. on se dit qu’on va attendre que d’autres français arrivent mais nada. .. ils sont partout sauf quand on a besoin d’eux ces touristes français. On se décide à y aller quand même tous les deux … finalement pour 800 pesos. ..
Notre guide Guillermo a 66 ans. Il a appris le français à l’alliance française de Merida et s’en sort plutôt bien après plus de 40 ans de pétrir . Le site de Chichen Itza est réellement impressionnant en commençant par sa pyramide baptisée “el castillo” par les espagnols. Les serpents à plumes représentants le dieu Kukulcan sont omniprésents. Il est le symbole de la religion Maya comme la croix pour les chrétiens dit notre guide. La conversation nous emmène loin de ce prestigieux passé dans la vie actuelle des mexicains, et sa vie de Maya d’aujourd’hui. Dans son enfance il a appris de son grand-père à couper les cactus d’où l’on extrait le sisal. Ce fut la plus grande richrsse du pays Maya du temps de la colonisation espagnole. Les plantations étaient immenses et les mayas qui les exploitaient réduits à la famine et souvent à la mort. Le père de notre guide cultivait quand à lui du maïs. Cette céréale est de toujours la base de l’alimentation mayas avec les haricots, la pomme de terre… à l’époque où il y avait plus de 55000 habitants à Chichen Itza, on n’y mangeait pas souvent de viande, comme le cerf qu’il fallait chasser …
Aujourd’hui le maïs est importé à60% hors du Mexique. La production au Yucatan est beaucoup trop chère car non mécanisable. Il faut couper des arbres, les brûler et planter le maïs dans les cendres après la saison des pluies vers l’equinoxe du 21 juin. Sur le site il y’a d’ailleurs cette tour ronde “l’escargot” dont la fonction était de déterminer les bons moments pour semer.
Dans la jungle l’eau est plus que nul part un élément essentiel à la vie. La grande pyramide est dédiée à yul Chac, le dieu de la pluie. Ici l’eau est à 20m sous terre contre seulement 7m à Merida. Le coût d’un puits ici est de 60000 pesos (3000€) ce qui est hors de prix pour les habitants. Mais dans d’autres régions plus au sud du Yucatan le réseau d’eau douce est encore beaucoup plus profond. Par contre la terre est très fertile ici ce qui explique pourquoi les arbres sont si beaux.
Il y a de belles restaurations à Chichen Itza : De nombreux murs ou escaliers ou assemblages de pierres sculptées sont remontés avec du ciment. Mais toutes les pierres sont d’origine. On retrouve encore des pierres colorées en ocre ou rouge.
Les 1000 colonnes carrés et rondes qui soutenaient un immenses temples m’ont également fortement impressionnées.
Guillermo fait le lien entre la vie d’aujourd’hui et les mayas des siècles passés. Il dort toujours dans un hamac.
Il dit que les Mayas sont une société assez égalitaire aujourd’hui quand on creuse à leur apogée il y avait 5 castes très séparées : les rois, les prètres, les guerriers, les artisans et les ouvriers qui sont quasi esclaves. Les femmes n’ont pas de droits dans la société maya. Il leur est interdit d’ouvrir la bouche quand un homme parle. Elles n’ont aucune valeur religieuse pour attirer les bénédictions des Dieus. Aujourd’hui elles sont obligées de travailler car les salaires sont très bas (150€ par mois).